Junior est né avec deux ans d’écart avec mon aîné. Depuis toujours, mon aîné est couvert d'amour, choyé, scruté, analysé à la loupe... Et sa personnalité lui fait très bien accepter - voire apprécier - ce traitement de faveur. Évidemment, il se serait très bien passé d'un petit Junior à ses côtés. Mon aîné a besoin d'être accompagné d'un adulte, en premier lieu de sa Maman, et bien évidemment de son père, puis de la proche famille qui le couve d'attention et d'admiration. Il a un immense besoin d'amour qu'il sait rendre au centuple et qui le rend si attachant, mais parfois si difficile. Dans ses mauvais jours, il peut se montrer torturé, angoissé, injuste, silencieux, méfiant.
Et l'arrivée de son frère a, bien sûr, amplifié ces traits de caractère. L'année de ma grossesse, nous avons enfin eu une place en halte-garderie pour mon aîné. Lui la vécu comme si nous cherchions à nous débarrasser de lui. A la naissance de Junior, nous n'étions plus qu'à quelques moins de l'entrée en Maternelle. Mon aîné avait les capacités d'être propre mais nullement la volonté. Étonnant, non ? S'en ait suivie un période abominable d'apprentissage, de chantage, de négociations, d'abandon et de succès... temporaires. Un jour je vous raconterai les trésors d'astuce et de patience que nous avons dû déployer pour qu'enfin il soit propre et heureux de l'être...
La première année en maternelle a été une boucherie. Sans exagérer. Mon petit garçon étant du 28 décembre, il était le plus jeune de la classe et n'avait aucune envie de grandir, et vu le contexte, il allait en classe comme au goulag.
Alors le petit frère, comment dire... C'était un peu l'ennemi à abattre. Et ça a duré longtemps. Aujourd'hui, je peux dire que l'acceptation s'est passée en 3 phases :
Déni - Concurrence - Appropriation
Lors de ma grossesse, il n'a posé aucune question. Soucieux de respecter son rythme, nous n'avons pas voulu le brusquer. Quand est arrivé le petit, il montré peu d'intérêt. C'est comme si rien n'avait changé. Il faut dire qu'en parents attentifs, nous nous sommes efforcés de lui donner le plus d'attention possible. Puis a suivi la période où Junior a commencé à s'imposer : cris, pleurs, débuts de l'autonomie, babillage, préhension, marche... Autant de choses qui le rendaient intéressants. Alors, la colère a pris le pas et a remplacé l'ignorance. Tout était prétexte au caprice, à la jérémiade, au refus, à la bouderie. Il était difficile de maintenir une atmosphère sereine à la maison. Mais nous avons persévéré. Ce fût l'école de la vie, pour lui comme pour nous. Il n'est pas toujours aisé de saisir le bon dosage entre compréhension et autorité.
Un beau jour, nous en avons attrapé une clef, qui a été le début du basculement. Le Papa aime chahuter, et nous avons commencé à "faire les monstres" en courant après eux deux dans la maison en poussant des cris de zombies après le dîner. Sans aucune préméditation de notre part, nous avons instauré un nouveau système de clan : les parents/les enfants. Une connivence s'est installée entre eux. Mon aîné est assez froussard et Junior très enthousiaste. Ils ont découvert qu'ils se complétaient. L'Aîné élabore des plans et envoie le cadet en explorateur. Le cadet est flatté et heureux de l'attention que lui porte son frère. Et cela marche très bien. Depuis quelques semaines, nous les voyons enfin jouer ensemble et avoir du plaisir à être ensemble. Chacun s'est approprié l'autre. Il est loin le temps du déni et de la souffrance. Enfin ! C'est un tel bonheur de voit mon aîné à nouveau épanoui, sans crainte. Il y aura toujours un peu de concurrence. Mais chaque jour qui passe apporte de nouveaux jeux et fait mûrir leur relation.
A toutes les Mamans qui traversent une mauvaise passe : courage. La nature est bien faite. Ayez confiance en vous et en vos enfants.
Love, MamanCoquette.